- Arrêté du 1° février 1978 approuvant le R.I.M. des sapeurs pompiers communaux
Alimentation en eau du matériel de lutte contre l’incendie.
“L’estimation du débit horaire d’eau, dont il est nécessaire de disposer à proximité de chaque risque considéré isolément, est fonction du nombre de lances que comporte le plan d’intervention a priori”.
“Le risque moyen, correspond au cas le plus fréquent, justifie la mise en oeuvre de deux grosses lances et nécessite donc un débit de 60m³ d’eau par heure”.
“Ce volume est une valeur moyenne, qui peut se trouver modifiée suivant la nature et l’importance du risque à défendre”.
“Les sapeurs pompiers devraient trouver sur place, en tout temps, 120m³ d’eau utilisables en deux heures. La nécessité de poursuivre l’extinction du feu sans interruption exige que cette quantité puisse être utilisée sans déplacement des engins.
Il est à noter que les besoins ci-dessus ne constituent que des minima (risques moyens) et que, lorsque les risques sont importants (quartiers saturés d’habitations, vieux immeubles où le bois prédomine, usines, entrepôts, théâtres, risques divers isolés, etc.), il y a lieu de prévoir l’intervention simultanée de plusieurs engins pompes.”).
Ces besoins peuvent être satisfaits indifféremment :
- A partir d’un réseau de distribution,
- Par des points d’eau naturels,
- Par des réserves artificielles.
a) Réseau de distribution
– Alimentation du réseau de distribution par une réserve incendie au moins égale à 120m³, compte tenu, éventuellement, d’un apport garanti pendant la durée du sinistre,
– Éviter les conduites en cul-de-sac (coupures, entartrage),
– Les hydrants doivent, en principe, être alimentés par des conduites et des branchements d’un diamètre au moins égal à leur orifice,
– Les hydrants doivent normalement avoir un diamètre de 100 mm,
– Débit de 60m³/h minimum sous 1 bar de pression,
– Pression dynamique d’1 bar minimum,
– Les bouches d’incendie doivent être conformes à la norme NFS 61211,
– Les poteaux d’incendie doivent être conformes à la norme NFS 61213,
– Distance de 400 m maximale entre deux hydrants, répartis en fonction des risques à défendre,
– Les hydrants doivent être accessibles et signalés.
Enfin, l’arrêté du 1er février 1978 précise d’une part, l’existence de poteaux de 70 mm, utilisés lorsque les canalisations ne permettent pas l’alimentation correcte de bouches ou de poteaux de 100 mm et d’autre part, la possibilité d’installer un hydrant normalisé sur une conduite de diamètre inférieur à condition que le débit de 60m³/h soit respecté.
b) Les points d’eau naturels
– Fournir en toutes saisons, les 120 m³ minimum en 2 heures,
– Éloignés à 200 m maximum du risque à défendre,
– La hauteur d’aspiration ne doit pas dépasser 6 m,
– Accessibilité en toutes circonstances,
– Aménagement d’aire(s) d’aspiration ou de plate(s) forme(s) de 12 m² ou de 32 m²,
– Possibilité offerte d’implanter un puisard d’aspiration déporté, un barrage ou un bassin de retenue.
c) Réserves artificielles
– La capacité minimale devra être de 120 m³ d’un seul tenant. Dans le cas d’une alimentation par un réseau de distribution ou d’une source, il est possible d’admettre une diminution égale à deux fois le débit horaire de ré-alimentation,
– L’implantation sera judicieusement choisie par rapport au risque à défendre,
– L’accessibilité sera assurée en toutes circonstances,
– L’ouvrage permettra d’assurer une défense incendie suffisante contre un risque moyen situé dans un rayon de 200 m,
– Un regard de 0,80 m avec un puisard de 0,40 m minimum sera aménagé.
Nota : A condition que leur capacité soit au moins égale à 240 m³, les points d’eau naturels ou artificiels peuvent être assimilés à des hydrants à gros débit. Toutefois, un point d’eau inépuisable ne peut être équivalent à autant d’hydrants que s’il dispose d’autant de points d’aspiration aménagés.
d) Cas exceptionnels
– Puisard d’aspiration
– Canalisation 80 mm au minimum,
– Débit d’alimentation au moins égal à 6 l/s,
– Capacité minimale de 2 m³,
– Espacement de l’ordre de 200 à 300 m.
– Toute propriété, maison isolée dans la campagne, maison de culture ou d’habitation, écart présentant des risques limités doivent pouvoir être défendu contre l’incendie. Il peut être admis la création de réserves de 60 m³, ce minimum doit rester une exception.
e) Réalisation de la défense incendie
– Communes urbaines (INSEE : plus de 2000 habitants)
Dans les communes urbaines, les besoins d’adduction d’eau imposent de prévoir des réservoirs importants et des conduites de distribution de fort diamètre.
La lutte contre le feu peut donc normalement être assurée par des hydrants utilisés conjointement avec les points d’eau naturels existants.
Dans certaines zones défavorisées, il y a lieu d’aménager soit des réserves artificielles, soit des puisards d’aspiration.
Communes rurales (INSEE : moins de 2000 habitants)
Dans les communes rurales, le réseau n’est, en général, pas suffisant pour assurer la lutte contre l’incendie.
Si la commune dispose de points d’eau naturels conformes, le réseau peut alors être établi sans tenir compte des besoins du service d’incendie.
Dans le cas contraire, on choisit entre le renforcement du réseau de distribution, la création de réserves artificielles ou la combinaison des deux solutions.
f) Les prises accessoires
– 1er cas : Les diamètres des canalisations et les caractéristiques des hydrants sont conformes mais la réserve incendie est inférieure à 120 m³,
– 2ème cas : Les poteaux d’incendie sont de diamètre 70 mm avec des raccords de 65mm. Le débit devra être au moins égal à 30 m³ /h avec une pression supérieure ou égale à 1 b.
– 3ème cas : Les poteaux d’incendie sont de diamètre 40 mm avec des raccords de 40mm. Le débit devra être au moins égal à 15 m³ /h avec une pression supérieure ou égale à 4 b.